Bénéficier d’une bonne nuit de sommeil est déterminant pour effacer la fatigue encourue par une journée de travail. Plusieurs critères sont à prendre en considération pour repartir d’un bon pied après une nuit réparatrice. Le nombre d’heures de sommeil, la régularité de l’heure du coucher, l’aération de la chambre, l’absence de consommation de boissons alcoolisées ou énergisantes et la détente avant l’endormissement sont des facteurs à intégrer dans la recherche des meilleures conditions possibles de sommeil. Le choix d’une bonne literie est également à privilégier.

 

La dimension du matelas

La longueur standard d’un matelas est de 200 cm. Si cela convient pour les personnes de moins de 180cm, cette dimension handicape les personnes dépassant cette taille qui se retrouvent souvent le matin avec les pieds hors du lit. On recommande une longueur de matelas dépassant de 20cm la taille de la personne. La largeur du matelas doit prendre en considération la largeur d’épaules. Il faut compter environ 40cm en plus que la carrure.

La hauteur du sommier

Si la hauteur du sommier n’influence pas la qualité du sommeil, elle exerce par contre une influence pour quitter lelit. Il est en effet beaucoup plus pénible de s’extirper d’un lit bas que d’un lit haut. La hauteur de l’ensemble sommier-matelas doit correspondre au minimum à la hauteur d’une chaise soit 45cm (et 55cm pour les personnes qui éprouvent des difficultés à se lever en raison d’un problème aux membres inférieurs).

La qualité du sommier

Un sommier constitué de lattes permet une relative élasticité pour adapter le support à la morphologie du dormeur et à ses changements de positions. Les constructeurs proposent une grande variété  de sommiers parfois à des prix très élevés. L’impact du sommier sur la qualité de la literie est modéré par rapport au confort apporté par le matelas. C’est un choix à faire en rapport avec le budget disponible. Les lattes appariées par deux et fixées au cadre par une suspension en caoutchouc sont un bon compromis. Les systèmes plus « techniques » sont à réserver aux personnes de poids élevé ou avec une carrure imposante.

La qualité du matelas

On entend souvent dire « Si vous avez mal au dos alors vous devez choisir un matelas dur ! ».
Cette affirmation doit être tempérée. En proposant à des personnes souffrant de maux de dos des matelas de fermeté moyenne ou dure pendant 3 mois, des chercheurs espagnols ont montré que les personnes bénéficiant d’un matelas de fermeté modérée étaient deux fois plus nombreux à se sentir mieux que ceux qui utilisaient un matelas ferme. Ils prenaient également moins de médicaments pour calmer leurs douleurs au dos.

Un matelas souple permet aux parties proéminentes du corps (épaules et bassin) de s’enfoncer et ainsi de répartir la pression sur l’ensemble du corps, que ce soit en position couchée sur le dos, le ventre ou le côté. La colonne vertébrale reste droite, même lorsque l’on dort sur le côté. Le confort est accru, tant pour les articulations que pour la circulation du sang. L’engourdissement des bras est réduit.

Les zones de confort présentes dans certains matelas sont destinées aux personnes dotées d’épaules très imposantes et qui dorment préférentiellement sur le côté.

Un matelas trop souple n’est pas non plus adéquat car le corps s’enfonce trop profondément et le changement de position devient pénible.

Le choix de la matière du matelas (latex, ressorts ensachés, mousse polyuréthane, mousse viscoélastique,…) doit correspondre à ce critère de confort. Les matelas à ressorts semblent convenir aux personnes qui transpirent beaucoup en raison de la bonne ventilation qu’ils procurent, au contraire des matières viscoélastiques qui « enveloppent » le corps.

Tester le matelas

Si un vendeur qualifié peut vous guider dans le choix de la literie, le test approfondi du matelas reste une étape primordiale. Un conseil pour tester la souplesse du matelas: en position couchée sur le dos, passez une main dans le bas du dos, s’il subsiste un espace entre le dos et le matelas, c’est que le matelas est trop dur pour votre morphologie. De même, couché sur le côté, vous ne devez pas avoir l’impression que votre colonne vertébrale s’incline en son milieu en raison d’un appui trop ferme des hanches et des épaules.

Références

  • Bart Haex. Back and bed : ergonomic aspects of sleeping, CRC Press, 2005
  • F. Kovacs F. Effect of firmness of mattress on chronic non-specific low-back pain : randomizsed, double-blind, controlled, multicentre trial. Lancet 2003 ; 362 : 1599-604
 

Jean-Philippe Demaret
Conseiller en prévention ergonome
Licencié en kinésithérapie et éducation physique



Source : Actuascan, mai 2015, n°6