N'avez-vous jamais abandonné un site web sans avoir trouvé ce que vous étiez venu y chercher ? Ne vous est-il jamais arrivé de renoncer face à un logiciel inutilisable ?

Depuis que l'informatique fait partie de notre quotidien, il faut constater qu'elle n'est pas toujours synonyme de simplicité... Il ne suffit pas d'aller sur un site web pour le comprendre, pas plus qu'il ne suffit d'acheter un logiciel pour savoir le faire fonctionner. Encore faut-il qu'ils soient conçus pour être faciles à utiliser ! C'est ce qu'on appelle l’ergonomie informatique (ou parfois l’utilisabilité, terme traduit de l’anglais « usability »).

L’ergonomie informatique, c’est donc la capacité d’un système à être facilement utilisé par une personne pour effectuer la tâche pour laquelle il a été conçu. Cette notion comprend, en même temps, la performance de réalisation de la tâche, la satisfaction à utiliser le logiciel et la facilité avec laquelle on apprend à s’en servir.

Dans les critères ergonomiques d’évaluation d’une interface informatique sont, notamment, repris :

  • la rapidité d’exécution (durée moyenne de tâches tests),
  • le taux d’erreur (nombre et nature des erreurs commises par un groupe de référence),
  • la mémorisation dans le temps,
  • la satisfaction subjective (les utilisateurs sont-ils oui ou non satisfaits de l’interface et si non, pourquoi ?).

Si l’on veut qu’une interface informatique soit ergonomique, voici quelques grands principes, généraux, qu’il convient de respecter :

  • Adopter un dialogue simple et naturel : la manière d’interagir avec le système doit être évidente. Nous conseillons donc de regrouper les objets de l’interface, de veiller à ce que le nombre d’informations à l’écran soit suffisant mais pas surabondant, d’offrir le choix entre vue générale et détails, d’éviter les « décorations » qui perturbent l’utilisateur.
     
  • Parler le langage des utilisateurs : utiliser le langage courant des utilisateurs, éviter le langage informatique, utiliser des images et icônes claires et univoques.
     
  • Ne pas surcharger la mémoire des utilisateurs : ne fournir que les informations strictement nécessaires, mettre en valeur l’information importante, ne surtout pas utiliser de codes à retenir.
     
  • Veiller à la cohérence de l’interface : cohérence de la disposition des informations affichées (lay-out), cohérence de l’action et du langage, cohérence des fonctionnalités.
     
  • Présence d’un feed-back clair : indiquer quand le système effectue un traitement et quand il est terminé, fournir un feed-back des actions réalisées à l’utilisateur, indiquer quand le système a échoué (et, éventuellement, le motif de l’échec).
     
  • Indiquer clairement les sorties : en tout temps, montrer à l’utilisateur où il en est dans la tâche, montrer comment avancer ou reculer dans la tâche, indiquer clairement l’étape suivante requise.
     
  • Créer des raccourcis : quand l’utilisateur est familiarisé avec l’environnement de l’interface, lui permettre d’employer des raccourcis clairs et bien indiqués pour gagner en efficacité et rapidité.
     
  • Utiliser des messages d’erreur appropriés : ici, également utiliser le langage de l’utilisateur et non un langage codé (style : « erreur 34 »).
     
  • Aider à la prévention des erreurs : signaler à l’utilisateur que l’action demandée peut induire des conséquences désastreuses et lui demander s’il souhaite quand même poursuivre l’action, rendre possible la réversibilité d’une action (possibilité de « faire marche arrière »).
     
  • Fournir aide et documentation : les manuels compliqués ne devraient pas être nécessaires. A chaque action, fournir une explication – voire une aide – en ligne via une icône aisément reconnaissable et identique dans tout le système.

Ceci ne sont que quelques éléments de l’ergonomie des systèmes informatiques qui font, par ailleurs, l’objet de nombreux et volumineux traités.

Dr Jean-Louis CLAISSE,
Conseiller en Prévention,
Ergonome Européen (Eur. Erg.)

 

Source : Actuascan, janvier 2015, n°2