A l'occasion de la Journée Internationale des Langues des Signes, Cohezio vous en dit plus sur cet évènement dans l'article "La surdité au travail " et vous donne trois infos à savoir sur la langue des signes :
 

1. Il y a autant de langues des signes que de communautés linguistiques

« Ah bon ?! Mais pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? ». Cette réflexion est une erreur car l’inverse reviendrait à dire «  Pourquoi l’humanité ne s’est-elle pas mise d’accord sur une et seule langue orale à travers le monde ? ». Ce n’est pas logique, n’est-ce pas ? Il en va de même pour la langue des signes : les personnes sourdes ne sont pas nées au même endroit, ni au même moment et n’ont, par conséquent, pas décrété de communiquer selon un seul code dans le monde entier.  Au même titre que les langues orales, chacune d’entre elles a sa spécificité selon sa culture et son histoire. Il s’agit en effet d’une langue iconographique : elle se construit en partie sur les représentations visuelles de l’environnement où elle est pratiquée. Pour le dire autrement, une personne sourde japonaise représentera une maison d’une autre façon qu’une personne sourde allemande car l’architecture n’est pas la même entre ces deux communautés. On peut par contre nuancer un peu cette vision manichéenne. Une personne dont sa langue maternelle est la langue des signes, ou qui a une excellente connaissance d’une langue signée, aura au bout de quelques minutes ou heures de conversation, la capacité d’échanger et de comprendre à peu près son interlocuteur originaire d’une contrée étrangère.
 

2. La langue des signes est une langue reconnue en Belgique

En Belgique, il y en a même deux ! L’une pratiquée au sud du pays par la communauté francophone – la Langue des Signes de Belgique Francophone - et la seconde au nord, Vlaamse Gebarentaal, pratiquée par la communauté flamande. Les langues des signes sont de véritables langues vivantes, qui répondent à des facteurs linguistiques, et qui ont été reconnues respectivement par la Fédération Wallonie-Bruxelles et par la Communauté flamande.
 

3. Accessible à tous

La pratique de la langue des signes est accessible à tout le monde. Son apprentissage est donc, comme toute autre langue, facilité par la motivation à apprendre et la fréquence à laquelle elle est pratiquée avec des personnes sourdes ou malentendantes.

Si vous ne connaissez pas la langue des signes mais que vous souhaitez communiquer avec une personne sourde, pas de stress ! Quelques réflexes simples peuvent grandement faciliter l’échange.

Ne jamais placer ses mains devant sa bouche

La personne sourde ou malentendante lira sur vos lèvres pour déchiffrer vos mots. Par conséquent, il est également important de bien articuler sans exagérer et de ne pas placer votre visage à contre-jour.  

Cherchez le regard de la personne sourde

Avant de vous adresser à elle, il est impératif de lui indiquer que vous souhaitez attirer son attention. Entrez dans son champ visuel et un geste de la main suffit. Il est déconseillé d’aborder une personne sourde ou malentendante par l’arrière en lui touchant l’épaule par exemple.

Bougez !

Vous n’êtes pas un pro de la langue des signes ? Vous avez d’autres atouts : le langage corporel et les expressions du visage.  Ces deux éléments sont très importants et aident la personne sourde ou malentendante à interpréter votre message. Le mime peut vous aider, sans qu’il ne soit nécessaire de faire une prouesse digne de Charlie Chaplin. Avec modération donc, ou alors, en cas de réelles difficultés, l’écrit peut vous sauver d’un quiproquo !

Valérie Neysen
Communication Officer

 

Publié dans Actuascan, septembre 2019, n°9.